3 / 5 – LES FAMILLES DE TRIPLE ENTRAÎNEMENT (FEED)

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Cette partie ne se veut pas un catalogue de modèles existants mais une présentation des familles de mécaniques. Les connaître vous permettra de mieux vous y retrouver dans l’offre actuelle et de pouvoir explorer les catalogues des constructeurs en connaissance de cause et sans trop vous laisser étourdir par les sirènes du marketing 🙂

LES FAMILLES DE TRIPLE ENTRAÎNEMENT

Le mécanisme triple entraînement a d’abord équipé des machines de

MODÈLES INDUSTRIELS MOYENS

Nous commençons donc avec ce gabarit. Dans la famille Triple Entraînement je voudrais… l’ancêtre

SINGER


Honneur au pionnier américain. Les triples entraînements SINGER 111, 211 (simple aiguille) ou 112, 212 (double aiguilles)… sont toutes des évolutions du modèle inventé par l’ingénieur d’origine autrichienne Zeier il y a 80 ans et dont vous avez pu voir un dessin dans l’article précédent.
Caractérisées par leur mécanisme de longueur de point sous le berceau de la machine, les SINGER ont été fabriqués aux USA, en Allemagne et au Japon.
Ces machines étaient destinées à équiper prioritairement l’industrie américaine des 30 glorieuses puis le monde entier pour y fonctionner vite, beaucoup et longtemps. Ce sont des modèles de solidité dont beaucoup poursuivent leur carrière sur tous les continents.

La SINGER 212U-539A

Bien qu’à l’origine de toutes les inventions en rapport avec la machine à coudre, ce géant américain a tout de même disparu du circuit industriel en 2004.
SINGER a toujours produit des machines de très haut niveau technique et qualitatif encore fabriquées sous forme de « clones », en Chine pour beaucoup. Ses triples entraînements étaient très abouties, bien au point et bien adaptées aux ateliers de production grandes séries.

SINGER a également produit des machines à triple entraînement spéciales comme des mini machines pour la confection de boîtes à cigares : des perles pour collectionneurs.

Caractéristiques particulières :

Les premières SINGER 111 n’étaient pas dotées de la marche arrière.
Celle-ci a été introduite avec le modèle 111W156.

– piqueuse plate triple entraînement crochet axe vertical situé à droite de l’aiguille
– le mécanisme de longueur de point sous le berceau de la machine
– lubrification simplifiée par mèche au début puis pompe à inertie dans les dernières séries. Remarquable d’efficacité même à basse vitesse.

Dessous d’une SINGER 212U539, en haut de l’image mécanisme de contrôle de longueur de point, au centre distribution de lubrification (conduites cuivre). Entraînement de l’arbre de crochet par courroie crantée.

– entraînement de l’arbre de crochet par courroie crantée avec dispositif de débrayage de sécurité du crochet.
– cinématique du triple entraînement autorisant de grandes vitesses (jusqu’à 3.500 pts/mn, presque 2 fois plus rapides que les homologues européennes)
– commande de marche arrière (si disponible) par levier d’action rapide ou pédale.

SINGER 212U539A, magnifiquement fabriquée au Japon. Lubrification contrôlée des fils supérieurs (petit bocal transparent), machine utilisable directement en double entraînement, canettes XXL (gros fil possible) à chargement rapide Drop In, lubrification centralisée. Aiguilles de #100 à #180…
Et tout ça aux normes JASMA, on adore !

– réglage de longueur de point en pressant un bouton situé à droite du crochet et en actionnant le volant vers l’avant ou l’arrière.
– réglage de la hauteur d’alternance des pieds idem mais bouton situé au-dessus de la machine (vidéo).
– chargement de canette rapide système « drop-in » sans porte-canette
– canettes XL à partir des années 80.

La lettre de la référence indique le pays de production : W USA, K Royaume Uni (Écosse), G ou A Allemagne, U Japon puisqu’un même modèle a pu être construit à différents endroits, logiquement au plus près du pays du client.

Ces modèles fabriqués au Japon se sont également vendus sous les marques SEIKO et CONSEW.

Machines apparentées :

Jusque dans les années 2000, le constructeur japonais MITSUBISHI a fabriqué des extrapolations de mécaniques SINGER, d’excellentes machines à triple entraînement malheureusement rares sur le marché européen.
Exemple : la puissante MITSUBISHI DU-105 capable de coutures mi-lourdes avec son gros volant, une énorme canette et une longueur de point max de 7 mm parfaite pour les surpiqûre en sellerie auto. Pièces détachées disponibles.

Dans les années 80, Brother commercialise la LS2-B837 mécaniquement proche mais dont le réglage de longueur de point se fait par bouton en façade. Excellente machine très peu diffusée en France.

Après 2010, les derniers avatars de cette formidable mécanique octogénaire ont été produits en Chine (CONSEW, CHANDLER etc.).

JASMA, c’est quoi ?

JASMA (Japan Sewing Machinery Manufacturers Association) est une association de constructeurs japonais de machines à coudre fondée en 1969 dans le but « d’élever le niveau de vie des Japonais et de l’économie nationale par l’harmonisation et l’optimisation de la production des machines à coudre domestique puis industrielles ».
JASMA a élaboré et implanté un standard pour les machines et les périphériques (équipements et accessoires etc.) de sorte que ce qui va sur une JUKI se montera sur une BROTHER ou une MITSUBISHI. Rares sont les machines japonaises hors standard.
Conséquence : interchangeabilité, interopérabilité, optimisation des coûts de production, des pièces et accessoires. Disponibilité facilitée à prix abordables.

PIEDS SINGER

Certaines SINGER présentaient un pied presseur à emplanture « lame transversale », le pied entraîneur avait une emplanture ronde classique comme les CORNELY (voir photos plus bas).
Ces modèles peu fréquents présentent l’intérêt de pouvoir fonctionner en double entraînement griffe-aiguille simplement en installant un pied JASMA double entraînement.

Autrement, très majoritairement, les SINGER de format classique ont adopté la norme JASMA avec un pied presseur à emplanture « lame longitudinale » et une emplanture ronde pour le pied entraîneur.
Attention, bien que d’apparence similaire, les cotes JASMA ne correspondent pas aux pieds PFAFF. Ils ne sons pas interchangeables.

PFAFF et ADLER


PFAFF est un constructeur généraliste allemand fortement implanté dans l’industrie textile avec une très grande capacité d’innovation et des machines très performantes. Couture légère à mi-lourde.

ADLER construisait toutes sortes de machines à coudre mais s’est spécialisé dans la couture lourde, chaussures, sellerie et harnachement, maroquinerie, malletterie etc. Couture mi-lourde à extra-lourde.

À gauche, l’Adler 167-73 devenue Dürkopp-Adler 267-73 toujours produite, à droite l’Adler 69-373 qui poursuit sa carrière commerciale sous la marque Dürkopp-Adler.
Ces exemplaires sont des « Custom Recreations » de notre cru. AquaMarina, mini-série de 6 Adler de tous types totalement reconstruites et préparées, siglées MSCR et habillées d’une robe nacre bleutée.

ADLER fusionnera avec DÜRKOPP en 1990.

Apparus avec les années 60, les triples entraînements PFAFF (145 plate et 335 canon) et ADLER (67 plate et 69 canon) sont mécaniquement très proches.
Toutes deux jouissent d’une réputation excellente bien méritée.

PFAFF 335 H4 C/D reconditionnée pour la maroquinerie.

Les deux marques étaient concurrentes sur des familles de produits, leurs composants ne sont absolument pas interchangeables. En particulier, les pieds ne s’adaptent pas du tout.

Références classiques de triple entraînement plates, PFAFF 145 / 545 / 1245 et ADLER 67 / 167 / 267

DÜRKOPP-ADLER 267-373. Machine d’une grande qualité et d’un fonctionnement très doux. Éviter de l’essayer juste après avoir acheté une Zoje, une Sewmaq ou une Gemsy 😉

– Piqueuses plates triple entraînement à crochet axe vertical à droite de l’aiguille
– Entraînement de l’arbre de crochet par couples de pignons (P. 145 / 545 et A. 67 / 167) ou courroie crantée (P. 1245 et A. 267)
– Petite canette (P. 145 et A. 67) ou double capacité (P. 545 / 1245 et A. 167 / 267)

À gauche canette standard PFAFF 145 ou 335, ADLER 67 ou 69.
À droite canette double capacité PFAFF 545, 1245, DÜRKOPP-ADLER 267


– Réglage de longueur de point et marche arrière par levier à bouton vissant. Longueur de point max : 6mm.
– Lubrification manuelle sauf crochet sur la P. 1245 et D-A 267. Lubrification simplifiée sur les versions actuelles de D-A 267.

PFAFF 545 triple entraînement reconditionnée par nos soins. Coud avec des aiguilles de 80 à 160. Plus de 50 ans d’âge, une ligne charmante et des performances tout à fait actuelles.

Leur très large diffusion mondiale a entraîné une énorme demande en pièces détachées pour des machines toujours en service depuis plus de 50 ans. Résultat : la plupart des pièces détachées de ces machines sont aisément trouvables soit en original à prix exorbitants soit en adaptables de fabrication chinoise.
Attention ! Les pièces adaptables chinoises nécessitent le plus souvent des petites modifications et ajustements, nous pensons notamment aux pieds PFAFF s’ils doivent être montés sur les anciennes 335, 145 ou 545

Pour évaluer les capacités des machines PFAFF, se référer à la sous-classe donnée par la référence. Pour décoder les sous-classes voir les indices de base ci-dessous.

Indice de hauteur de passage sous pied presseur :
H2 : 9 mm
H3 : 13 mm
H4 : 16 mm

L’index « lettre » du numéro de référence correspond à :
A : matière légères aiguilles de 70 à 90
B : matières moyennes aiguilles de 90 à 110
C : matières mi-lourdes aiguilles de 110 à 140 (débrayage de sécurité du crochet, C et sup. + grand volant)
C/D : Matières mi-lourdes à lourdes aiguilles de 120 à 160
D : matières lourdes aiguilles de 140 à 180

Lettre « S  » Stoff : équipement pour textile donc cinématique de griffe 4 temps.
Lettre « L » Leder : équipement pour cuir, cinématique de griffe 2 temps.

PIEDS PFAFF

Les pieds PFAFF sont spécifiques mais n’ont pas changé à travers les années. Anciennes ou nouvelles PFAFF partagent le même type de pied : pied presseur à emmanchement « lame longitudinale » et pied entraînant à emmanchement rond.

Les pieds PFAFF adaptables produits en Chine demandent généralement un petit bricolage pour s’installer sur les anciennes générations.

Jeu de pieds « passepoil » PFAFF. Emplanture du pied presseur type « lame longitudinale ».

Nous n’avons jamais vu de pieds boucle (buckle) pour PFAFF.

La norme JASMA présente une famille de pieds du même type mais ceux-ci diffèrent en dimensions et cotes, PFAFF et JASMA ne sont donc pas compatibles.

DÜRKOPP
(avant fusion avec ADLER vers 1990)


Ciblant plutôt l’industrie de l’habillement et du textile comme PFAFF, DÜRKOPP a élaboré une gamme très large de machines pour ce secteur dont la triple entraînement classe 291 conçue pour le textile en général.

Les machines de ce constructeur sont des mécaniques très perfectionnées présentant souvent des solutions innovantes et originales. Ses « triple entraînement » n’échappent pas à la règle.
Cette famille de machines s’est tout de même éteinte avec la fusion Dürkopp et Adler en 1990 au profit de la série 267 et de ses dérivés déjà existants (268 et 269) et intéressant un marché nettement plus vaste.

Concepteur de très belles mécanique, nous pourrions reprocher à DÜRKOPP son goût pour des solutions techniques souvent trop complexes.
Aujourd’hui, les DÜRKOPP souffrent d’une diffusion trop marginale en leur temps donc de leur rareté sur le marché de l’occase : grande difficulté d’approvisionnement en pièces détachées, équipements et accessoires. Cet inconvénient suffit à déconseiller ces machines forcément d’occasion pour un investissement professionnel.

DÜRKOPP-ADLER


PFAFF (en 2005) et DÜRKOPP-ADLER (en 2013) font aujourd’hui partie d’un même groupe économique chinois SGSB Group CO. Ltd.
Ces marques peuvent donc développer des produits bien positionnés en termes de performances et de prix et des familles de produits cohérentes et bien adaptées.
Cohabitation et développements conjoints avec les productions chinoises à bas coûts sont donc parfaitement sous contrôle.

Les produits PFAFF et D-A sont d’excellents produit bien placés en termes de prix grâce à une politique commerciale flexible.

Ces dernières années, les produits ont toutefois été affectés de perfectionnements qui confinaient à la sophistication (étym. caractère artificiel, délibérément et inutilement compliqué). Inflation-prix et soucis de fiabilité : les produits ne correspondaient plus aux attentes d’artisans et d’ateliers plus orientés qualité que volumes.
De fait, des modèles « classic » et des versions « éco » sans automatismes sont revenues dans les catalogues. Alléluia !

PIEDS ADLER et DÜRKOPP-ADLER

Les pieds presseurs ADLER et D-A sont à emmanchement carré, ils se vissent en se calant sur le côté de la barre de pied presseur. Là aussi, impossible de ne pas orienter correctement le pied presseur au montage.

Le pied entraînant est à emplanture ronde. Attention donc, comme sur toutes les triple entraînement, à bien orienter le pied entraîneur de sorte que l’aiguille plante bien au milieu de son trou.

Jeu de pieds boucle (buckle) Dürkopp-Adler. Nous n’avons jamais trouvé ce modèle avec emmanchement Pfaff.

JUKI


La plupart des constructeurs japonnais de machines à coudre se sont spécialisés (machines à points de chaînette ou robots de couture). Le constructeur japonnais JUKI est resté un « spécialiste-généraliste » de premier plan dans chacun de ses domaines.

Ses machines à triple entraînement sont d’une fiabilité et d’un confort d’utilisation de très haut niveau.

Pour être transparents, si nous avions nous-mêmes besoin d’une machine à triple entraînement avec automatismes, nous la prendrions chez JUKI parce qu’elles sont d’une fiabilité éprouvée dans le temps.

PIEDS JUKI

JUKI répond à la norme JASMA, emplanture de pied presseur à lame longitudinale. Nous rappelons que les cotes JASMA et PFAFF sont différentes. Les jeux de pieds ne sont pas interchangeables.

Et en marge…

NECCHI

L’excellent constructeur italien NECCHI n’a pas beaucoup débordé de son marché national. En France, c’est en particulier dans la région lyonnaise et autour qu’elles se sont vendues.

L’Italie étant un acteur majeur de l’habillement et de la chaussures, on trouve donc des NECCHI triple entraînement, évidemment.
Architecture similaire aux PFAFF type 145 pour les plates NECCHI 902, similaires aux 335 pour les canons étroits (NECCHI 840) et aussi des versions pilier (NECCHI 932). Périphériques au standard SINGER. Machines solides tout à fait classiques, simple ou double aiguille.

PIEDS NECCHI

Norme JASMA.

CORNELY

Pour la curiosité surtout, quelques mots sur ce constructeur français.

Cornely s’est surtout fait connaître pour ses fameuses machines à broder toujours très prisées. Aux dernières nouvelles, cette prestigieuse entreprise serait elle aussi tombée entre les mains d’investisseurs chinois.

CORNELY a produit des piqueuses plates à triple entraînement qui ont trouvé place notamment dans l’industrie automobile française à une époque où Peugeot et Renault fabriquaient encore leur sellerie.

Premier modèle : CORNELY 91, une piqueuse plate offrant quelques centimètres de plus sous son bras qu’une ADLER 67 ou qu’une PFAFF 145.
Architecture classique, entraînement du crochet par couples coniques comme la PFAFF 145, petite canette, réglage de longueur de point par excentrique (pas par levier) et pas de marche arrière. Existait en double aiguille.

– Lubrification manuelle
– Poulie volant de 65 à 80 mm
– 2.000 pts/mn max
– Aiguilles jusqu’à 120.

Multiples détails techniques intéressants, usinages, assemblages et mise au point remarquables. En revanche, fonte de qualité discutable.
Les équipements crochets et pieds sont identiques à ceux des SINGER 111 premières séries.

Évolution : CORNELY 191, très similaire à la précédente mais réglage précis de longueur de point par levier comportant la marche arrière. Crochet toujours de petite taille mais de type « drop in ». Poulie volant de 80 mm.

CORNELY 191 en cours de démontage. Levier de réglage de longueur de point précis avec marche arrière. Canette « drop in ». Provenance Peugeot Frères SA à Sochaux.

Les CORNELY sont de bonnes machines produisant de belles coutures. Elles sont rares et présentent un certain intérêt historique mais ne font pratiquement pas mieux que leurs concurrentes SINGER, PFAFF, ADLER ou DÜRKOPP.

PIEDS CORNELY

Les pieds triple entraînement CORNELY sont similaires à certains pieds SINGER : emplanture de pied presseur à lame transversale comme les double entraînement JASMA.

MODÈLES LOURDS À BRAS LONGS

MODÈLES RALLONGÉS

PFAFF a commercialisé des machines à bras long sur la base 1245 (simple aiguille) et 1246 (double aiguilles). Ces machines étaient et restent parfaites pour la confection de tentes, auvents et textile d’extérieur.

Leurs capacités de couture correspondaient à celles des PFAFF 1245/1246 version courte avec les mêmes canettes double capacité : matières moyennes à lourdes (sous-classe D) avec un passage sous pied maxi de 16 mm (H4).

De la même façon, d’autres constructeurs comme DÜRKOPP-ADLER ou SINGER ont proposé des versions longues de leur triple entraînement conservant les mêmes performances techniques.

JUKI propose une gamme étendue et très étudiée de triple entraînement long bras qui ne sont pas simplement une version rallongée de modèles existants. Comme d’habitudes, ses machines sont de qualité irréprochables avec des solutions perfectionnées et éprouvées.

MODÈLES LONGS POUR TRAVAUX LOURDS

ADLER est le premier constructeur a avoir imaginé une machine bras long à triple entraînement pour coutures lourdes suivi par JUKI.
Ce sont les ADLER et DÜRKOPP-ADLER 220 et 221 et la JUKI LG-158.

Ces machines spécifiques sont mal connues et nous les évoquons ici pour apporter des précisions qui intéresseront les candidats à l’équipement.

Ces machines s’adressent aux ateliers travaillant de grandes pièces demandant des coutures simple ou double de grande longueur.
Domaine d’utilisation : tentes et auvents, protections solaires, architecture textile, garnissages de meubles, sellerie auto, aéro et nautique, couvertures molletonnées…

Caractéristiques communes :

Système d’aiguille 328, taille de #140 à #200 (#22 > #25)
Crochet(s) rotatif(s) canettes jumbo/XXL type Drop In (pas de porte canette)
Grand passage sous pied presseur : 20 mm et plus
Vitesse de piqûre max : 1500 pts/mn
Importante hauteur d’alternance de pieds : 8 mm mini

Ces machines sont adaptées pour la couture de textiles et cuirs plutôt souples même fortement rembourrés (forte hauteur d’alternance des pieds).
Elle sont parfaites pour la couture de grandes longueurs sur des articles volumineux où l’énorme capacité de leurs canettes assurent une grande autonomie même avec du gros fil.

À gauche, canette standard, à droite canette « jumbo »


Bras de 60 cm et plus, choisissez si possible une machine équipée d’un volant de façade même avec une servomotorisation à positionnement d’aiguille.

Attention : contrairement à ce que peut laisser croire leur gabarit imposant et leur important passage sous pied, ces machines ne doivent pas être utilisées pour des travaux extra-lourds particulièrement en couture à 2 aiguilles.

Il nous paraît prudent de se limiter à 10 mm de cuir dur en simple aiguille #180 et 12 mm de cuir souple en double aiguille #180.

Les manips de changement de longueur de point ou de changement de hauteur d’alternance nécessitent de se lever du tabouret et correspondent bien à une utilisation industrielle.

Il est très souhaitable que ces grandes machines soient équipées d’assistance pneumatique à commande « bouton » pour la marche arrière, le relevage de pied presseur et éventuellement pour le basculement de la tête qui est TRÈS lourd.
Note : pas de levier de relevage de pied presseur comme sur une machine ordinaire. Il faut actionner la pédale pour relever le pied et le bloquer en position haute avec le levier de verrouillage.

Cinématique de l’ADLER 221-76-273. Machine en cours de préparation, double aiguilles 3/8″ équipée d’un pied spécial pour couture en simple aiguille (fabrication MSCR) d’articles molletonnés. Les petits grincements n’ont rien d’alarmant, la machine était encore à fignoler 😉

DÜRKOPP-ADLER 221 et JUKI LG-158 sont indiscutablement apparentées. Machines superbement construites avec lubrification simplifiée (mèches). Bien réglées et entretenues, ces mécaniques sont très souples et d’une incroyable douceur. Elles produisent de superbes coutures.

Nous n’avons pas eu en main de piqueuse lourdes long bras de fabrication chinoise et ne pouvons donc pas en parler.

Achat d’occase, précautions particulières pour ces modèles...

Contrôler l’état du ou des crochets qui coûtent cher : 450 à 600€ pièce montage non compris.

En plus des points classiques à contrôler, s’assurer que le dispositif de tension de fil supérieur et le système de relevage de pied presseur sont en parfait état fonctionnel.
Ces modèles qui travaillent avec des fortes tensions présentent une particularité : un système de libération cyclique de tension des fils supérieurs au moment de la plongée des aiguilles.
De ce fait, le coin métallique qui débraye la tension est une pièce sujette à l’usure en cas d’oubli de lubrification, de même que tous les composants de la plaque de tendeurs.

Si le dispositif de tension est défectueux, plus que sur une autre machine, la couture ne sera pas correcte.

Avant de vous décider pour une occase, vous devez obtenir un échantillonnage absolument impeccable ou vous attendre à des travaux de maintenance en sachant qu’une intervention sur ces machines est compliquée et contraignante (gabarit et poids) donc coûteuse.

Montage sur roulette très souhaitable (le bébé pèse 160 à 200 kg ).

TRUC : vous voulez pouvoir utiliser votre machine double aiguille vraiment comme une simple aiguille.
Enlever une aiguille est une possibilité mais vous ne pourrez pas coudre de zip par exemple ni coudre en bord.
Pour celà, nous fabriquons à la demande des jeux de pieds spéciaux à déport.

MODÈLES EXTRA-LOURDS

Les piqueuses extra-lourdes sont conçues pour des travaux de coutures d’articles de plus de 15 mm d’épaisseur en matériaux difficiles à piquer et avec des aiguilles allant jusqu’à la taille 250 et plus…
Elles sont caractérisées par :

  • Crochet oscillant à baril canette grosse capacité ou plus,
  • Système d’aiguille à talon de 2,5 mm :
    – 328 (taille #160 à #330),
    – 794H (taille #140 à #280)
  • 1000H ou 1001 (taille #250 à #330)
  • Passage sous pied presseur 18 mm minimum
  • Vitesse maxi moins de 900 pts/mn
La canette type baril a une capacité énorme qui donne une autonomie correcte même avec du gros fil.

Sauf préparation spéciale, ces machines ne sont pas aptes à la couture medium et moins. Généralement, elles fonctionnent bien avec une aiguille de #160 / #23 au moins.

DÜRKOPP-ADLER 205-XXX (canon) et 204-XXX (plate)


Machine mythique superbement conçue et construite initialement en Allemagne puis dans l’usine de République Tchèque, la 205-370 (sous-classe triple entraînement, existe aussi en simple, double entraînement) est puissante, rigoureuse mais fluide et souple.

Plus de 20 mm d’épaisseur à coudre, ici de la sangle polyamide. La DÜRKOPP-ADLER 205-370 est d’une conception très aboutie et d’une qualité de fabrication exceptionnelle. La motorisation de notre machine a été remplacée par un EFKA DC 1550 totalement silencieux.

Les plus prestigieuses maisons françaises de sellerie et de maroquinerie travaillent avec DÜRKOPP-ADLER 205-370 (ADLER 205-374).

Mécanique originale qui n’est pas une extrapolation des systèmes antérieurs.

Cinématique commandée par un disque-came accolé au très grand volant. Petit bruit de sifflement caractéristique de cette mécanique.

Volant à main d’une Adler 205-374 (diam. 240 mm) plus petit que celui de la 205-370 (diam. 280 mm).

Les véritables 205-370 sont équipées d’un pare-aiguille qui garantit une couture régulière en empêchant le défléchissement accidentel de l’aiguille et la formation d’entrelacs sur le fil de canette.
Pour être opérationnel, celui-ci doit être réglé en fonction de la taille de l’aiguille avec des cales d’épaisseurs.

Il est préférable que l’aiguille utilisée corresponde à la cale installée. La règle impérative est « aiguille de taille plus petite ou égale à l’inscription de la cale ».

Les fabrications chinois possèdent bien un pare aiguille mais à calage unique, le réglage n’est pas prévu.
Il est possible d’utiliser des cales calibrées Dürkopp-Adler il sera préférable de monter aussi le pare-aiguille original et ses 2 vis pour de bons résultats surtout avec des aiguilles de 160 (#23) ou de 140 (#22). Prévoir 120€.

Le réglage de la hauteur d’alternance :

Lubrification simplifiée par mèches.

Première extra-lourde triple entraînement d’ADLER, fin des années 80 la 205-374 avait pour mission de prendre la relève de l’excellente ADLER 105-64 à (seulement) double entraînement. Le pare-aiguille qui doit être calé correctement est la pièce en métal en forme de faucille vissée sur le crochet. La cale d’épaisseur se place derrière les 2 petites vis.

Petit inconvénient de la 205-370 : passage sous bras standard de 32 cm seulement.

Une D-A 205-370 soigneusement mise au point et équipée de petits composants faits maison lui permettent de coudre impeccablement avec une aiguille fine de taille 110 / #18 et du fil Onyx 60/3 (45 Tex).
Notre exemplaire possède un passage sous pied agrandi à 28 mm à la pédale (la maximum offert par le système d’aiguile 794).

Une incroyable efficacité tout en douceur pour des décennies d’utilisation possible. Notre machine de 2001 est une des toutes dernières construites en Allemagne. Les 205 actuelles sont fabriquées en République Tchèque.

Les clones fabriqués en Chine ont l’intérêt de coûter 30 à 40% moins cher que l’original mais, même motorisés par EFKA, ils n’offrent pas (encore ?) l’agrément et la qualité de couture du modèle original.

La trop sophistiquée 969 semble ne pas avoir détrôné la 205-370 dans les unités de production relevant davantage de l’artisanat que de l’industrie. Beaucoup de 205 ont donc retrouvé leur place dans beaucoup d’ateliers et à un prix avantageux puisqu’il avait été nettement réduit avec l’arrivée de la D-A 969.

PIEDS 205-370

Comme pour sa gamme mi-lourde, D-A a choisi des emmanchements ronds pour le pied presseur et le pied entraînant.
ATTENTION ! Veillez à bien orienter les 2 pieds l’un par rapport à l’autre et à BIEN VISSER mais sans excès le gros pied presseur. S’il devait pivoter en cours de couture, la sanction logique est « remplacement de la barre de pied presseur ».

Donc sur ces machines, placer le pied entraîneur en centrant l’aiguille au milieu du trou du pied, le visser. Ensuite, disposer le pied presseur par rapport au pied entraîneur et bien visser.

Découvrez ici notre reportage sur la révision (overhaul) complète d’une Adler 205-374 (french version).
English and other language version here !

JUKI TSC-441U (canon), TNU-243U (plate)


Au Japon, les machines lourdes ont été construite par NAKAJIMA sous la marque YAKUMO, ce constructeur ayant été absorbé par JUKI au milieu des années 60.
Comme il était de règle à l’époque, l’industrie japonaise décortiquait une machine et s’en inspirait assez directement pour sa propre production en l’améliorant.
Exemple : tout droit dérivée de l’ADLER 105-64, la YAKUMO DDN 738 également vendue sous la marque américaine CHANDLER (304-64 !) qui inspira elle-même des fabricants chinois actuels (Cowboy 4500) .

Remarque, les constructeurs allemands s’étaient eux-mêmes bien inspirés des innovations et modèles SINGER dès les années 30.

La JUKI TSC-441U est une réalisation japonaises de très haut niveau. Alors que pour la 205-374, son premier triple entraînement extra-lourd, ADLER a choisi de conserver le gabarit de la 105, JUKI a fait le choix d’une définition produit et d’un positionnement marketing plus ouverts avec un passage sous bras standard plus important (42 cm) pour satisfaire davantage de secteurs d’activité.

10 cm de différence entre les dégagements sous bras.
La machine ici est le fleuron du constructeur HIGHLEAD, modèle GA-2688-01, extrapolation de très bonne qualité de la TSC-441. Même gabarit, mêmes composants. Badgée Global WF 905.

Pour élaborer son triple entraînement extra-lourd, JUKI s’est inspiré des premières cinématiques triple entraînement allemandes PFAFF et ADLER.

Échantillonnage mécanique fortement dimensionné. Cet exemplaire est une de nos customisations avec d’incroyables performances et un passage sous pied de 28 mm.

D’après nous, utilisée strictement d’origine, la JUKI TSC-441U est idéalement adaptée à l’industrie de l’ameublement ou à la fabrication d’articles de sport et de loisirs.
En sellerie-harnachement lourd, la D-A 205-370 de série pourra se montrer plus à l’aise que la JUKI TSC-441U de série également. Une petite préparation permet toutefois à la japonaise au bras long de compenser son petit handicap.
Lubrification manuelle.

Nous apprécions beaucoup cette mécanique pour ses qualités de conception et de fabrication. Intervenir dessus est un peu plus intuitif que sur une 205-370.

Comme alternative à la JUKI TSC-441U, nous pouvons suggérer un clone d’excellente qualité fabriqué en Chine, la HIGHLEAD GA-2688-1 que nous avons décortiquée dans tous les sens. Ce modèle haut de gamme du « petit » constructeur chinois est du même niveau que la production japonaise JUKI pour ce modèle précis. Mais attention, ce n’est malheureusement pas le cas pour tous les modèles HIGHLEAD qui restent tout de même globalement au-dessus de la production générale chinoise.

PIEDS JUKI 441

Jeux de pieds fabrication maison pour JUKI 441U et dérivés, en l’occurrence notre MSCR TSC-441.

Pied presseur à emplanture carrée et pied entraîneur à emmanchement rond.
Les adaptables de fabrication chinoise sont naturellement bien meilleur marché mais demandent souvent des modifications.

SINGER 45 B8BT (plate), B8BC (canon)
SEIKO TH-8B (plate), CH-8B (canon)


Visant les mêmes cibles commerciales, ces machines possèdent des caractéristiques techniques et des capacités très proches de la JUKI TNU-243U (plate) ouTSC-441U (canon).

Dans les années 80, SINGER a conçu et mis sur le marché la classe 45 B, des machines extra-lourdes, piqueuses plates (index T) et canon (index C) à simple (45 B6Bx), double (45 B7Bx) et triple entraînement (45 B8Bx).

SINGER 45B 8BT, piqueuse plate triple entraînement. La version canon est la 45B 8BC.

Également commercialisées par CONSEW 756R (canon) et 757R (plate), ces machines de grande qualité étaient fabriquée au Japon par SEIKO Sewing Machines. Elles le sont toujours et c’est sous cette marque qu’elles se vendent depuis la disparition de SINGER machines industrielles.

Présentation technique.

Le mécanisme d’entraînement présente la particularité d’une barre de pied entraîneur déportée sur la gauche et non pas en ligne avec la barre de pied presseur et la barre à aiguille. Les pieds sont donc tout à fait spécifiques.

Conformément à la classe 45 d’origine (machines lourdes), l’aiguille des SINGER premières séries était du système 328 avec une course de 2″ soit 51 mm. Le passage sous pied presseur atteint 20 mm mais moyennant une modification de la machine et l’adoption du système 794, il pourra être porté à 24 mm, maximum autorisé par une course d’aiguille de 2″.

Blocs porte-aiguilles de SINGER 45 B8, à gauche pour système d’aiguille 328, à droite bloc modifié pour système 794 donnant un passage sous pied presseur augmenté.

Le système 794 sera adopté sur les SINGER dernières séries et les SEIKO avec une course d’aiguille de 56 mm. Avec cette course le passage sous pied presseur de série est de 21 mm mais pourra être porté à 28 mm moyennant préparation.

Crochet navette à baril grande capacité
Longueur de point maxi 12 mm
Aiguilles utilisables de 140 à 250

Ces machines d’excellente fabrication sont très solides et très fiables.
Selon nous, elles sont des mécaniques très intéressantes car, bien conçues et sans fioritures, il est possible de les préparer sans compromettre leur solidité.

En particulier, nous les modifions pour que, sans aucune intervention mécanique ni réglage spécifique, elles puissent passer directement de triple à double entraînement (griffe + aiguille / compound feed).
Ceci est particulièrement intéressant pour pouvoir coudre en bord ou avec un pied roulette.


À notre connaissance, c’est la seule mécanique lourde qui offre cette possibilité.

Pied bord ou pied zip gauche pour utilisation en double entraînement. Nous proposons aussi le pied bord droit et le pied universel ainsi que le pied roulette.

Avec une bonne mise au point avec des réglages spécifiques, cette machine extra-lourde permet l’exécution de belles coutures fines sur matières épaisses à moyennes.

Cette machine est parfaitement adaptée au travail de sellerie-garnissage pour des coutures moyennes, mi-lourdes jusqu’à extra-lourdes sur pièces de grandes dimensions.

Ces modèles de machines sont toujours disponibles sur le marché du neuf mais construites au Japon, leur prix est assez élevé : plus de 7.000€ HT.

LES EXTRA-LOURDES GÉNÉRIQUES CHINOISES


Le travail du cuir est une activité personnelle de pionnier aux USA et il met souvent en œuvre des peaux de forte épaisseur.
La demande en machines lourdes y a toujours été soutenue toutefois les prestigieuses allemandes y sont inabordables pour beaucoup.
Par ailleurs la compagnie américaine SINGER « industrie » (qui distribuait son triple entraînement extra-lourd 45B8BC) a disparu en 2004 et les autres américaines CONSEW ou CHANDLER ont eu du mal à répondre commercialement avec des machines construites au Japon encore trop chères.
Ces dernières survivent aujourd’hui en distribuant sous leur marque des fabrications exclusivement chinoises.

Un marché national très gourmand a motivé un important investissement américain en direction du secteur de la production de machines à coudre lourdes en Chine.
La distribution des produits génériques chinois obéit donc à une politique commerciale extrêmement agressive au niveau mondial avec une seule religion : le bénéfice pécuniaire maximum et immédiat.

La stratégie d’occupation du marché repose sur le prix le plus faible possible qui saigne les concurrents les plus puissants, la qualité n’entrant pas prioritairement en ligne de compte.

Bilan : la prise de contrôle des marques PFAFF et DÜRKOPP-ADLER par le groupe chinois Shang Gong Group Co., Ltd. lui offrant un accès à des marchés haut de gamme et surtout à des savoir-faire et à des ressources intellectuelles précieuses.

Mais ce qui nous intéresse ici, c’est qu’à l’échelle de l’artisan ou de la PME, cette évolution a déjà eu pour effet direct de raboter le niveau général de la qualité des machines disponibles (y compris par obsolescence programmée), le second effet étant la baisse du niveau d’exigence des clients.
Un troisième effet collatéral est de sortir les rares techniciens hors de leur atelier pour les convertir en cybermarchands.

Les machines génériques chinoises (quel que soit le modèle) vendues sous différentes étiquettes (COWBOY, COBRA, HIGHTEX, certaines GLOBAL etc. ) apporteront satisfaction aux amateurs ou aux professionnels pour le loisir ou la couture de qualité normale.
Mais d’après nos expériences vécues, les fabrications premium (Juki, Dürkopp-Adler, Seiko, ex-Singer etc.) répondant à des normes qualitatives strictes offrent une qualité de couture de niveau un peu meilleur et surtout régulier. En termes de qualité de construction et de fiabilité, elles restent aussi supérieures.

Enfin, on constate aussi qu’à la revente, les machines chinoises subissent une décote nettement plus importante que les machines de marques premium en même état et peuvent même être difficiles à revendre.


Shed et Maxime
Bordeaux – 09/2021

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