Question de Julien, machine Adler 105 simple entraînement.
Q : Ma machine est dépourvue du système « pied accompagnant » qui a dû être démonté. Est-il possible d’en retrouver un et de le remonter ?
R : Quel était votre attente par rapport au pied accompagnant ? pour quel type de travail le vouliez-vous ?
Q : Je fais de la sellerie et la griffe marque le cuir dessous. J’arrive à bricoler avec du scotch sur la griffe mais j’aimerais un meilleur rendu.
R : Hello Julien,
La sous-classe de la machine dit si le pied est accompagnant ou pas. Si c’est une Adler 105-25 ou une 105-8 c’est bien un pied accompagnant.

En fait, pour résoudre la question du marquage du cuir par la griffe, le pied accompagnant n’est pas une solution 100% satisfaisante et de toutes façons pas vraiment réalisable car les pièces sont introuvables pour la restaurer, notamment les pieds qui sont spéciaux.
Le pied accompagnant concerne le marquage du dessus et la résistance à l’entraînement avec une forte pression sur le pied : une roulette fait presque aussi bien l’affaire.
Voici une notre vidéo montrant le mouvement du pied qui est passif et n’assure absolument aucun entraînement :
Dans ton cas et probablement avec un budget à contenir sinon tu aurais opté pour une triple entraînement extra-lourde, la combinaison griffe modifiée (surface moletée au lieu de stries-griffes) + pied roulette peut te donner satisfaction à moindre coût. Comme le pied accompagnant, la roulette ne marque pas beaucoup le dessus et ne « freine » pas donc entraînement plus facile. Et donc griffe à surface micro-moletée suffisante…
L’idéal économiquement mesuré reste une Adler 105-64, le double entraînement griffe + aiguille avec pied roulette est une bonne option : cuir épais = forte pression sur pied presseur pour extraire l’aiguille de la matière mais la roulette ne marquera pas le dessus. L’aiguille entraînante permet d’entraîner efficacement les matières épaisses ou dures et du coup il est possible d’émeriser la griffe, d’en monter une moletée et/ou de la rentrer un peu.
Beaucoup de selliers harnacheurs ont utilisé/utilisent la 105-64 avec bonheur.
Ensuite, le top reste une machine à triple entraînement extra-lourde de qualité (Adler 205-373, Dürkopp-Adler 205-370, Juki TSC 441, Seiko CH8B) à l’exclusion des chinoises sauf massivement préparées/fiabilisées. Bien sûr, les budgets ne sont pas les mêmes du tout.
Concrètement, trouver un pied roulette de 105 de bonne qualité, à la bonne cote et à prix abordable est compliqué. Rien sur Aliexpress…
Pour info et pour rigoler, pour une extra-lourde canon nous nous sommes amusés à fabriquer une plaque fendue pour passer de triple à double entraînement (pied entraîneur + griffe). Ne marque pas ni dessus ni dessous. En montage permanent, idéal pour une machine de réparation d’articles pollués par le sable.
De même, ayant un pied roulette heavy duty aux bonnes cotes, nous l’avons installé sur notre TSC 441 pour la convertir instantanément en une double entraînement griffe-aiguille : ce montage permet de travailler très près du bord sur une zone capitonnée (taquet du quartier de selle).
Voilà ce que nous pouvons te dire Julien. Bonnes fêtes !
R : Hello Julien et joyeux Noël, Je me suis aperçu qu’au final je ne t’ai pas apporté de solution pratique. Alors voilà, en attendant de trouver un pied roulette (difficile ou cher), je te suggère des petits trucs qui marchent pour moins marquer le cuir par dessous, le plus souvent avec un simple entraînement.
Le principe est de faciliter la glisse du pied presseur donc éviter qu’il freine l’ouvrage. Ceci facilitera l’entraînement et permettra du coup d’adoucir la griffe et/ou de la rentrer un peu.
Le truc : trouve du téflon en bande adhésive et colles-en sous le pied presseur. On en trouve chez Leroy Merlin, 3M ou autres. Bien dégraisser le dessous du pied avant collage.
Tu l’aperçois sur la vidéo de notre 441 convertie en double entrainement collée sur la plaque à fente. Ça glisse bien même sur cuis gras.
Pratiquement, la colle ne tient pas longtemps, un confrère suggère de prendre une plaque de téflon non autocollante et de faire le collage à la cyanolit/superglu.
Pour les machines de confection ou domestiques, il existe des pieds à semelle téflon mais par pour les machines dédiées au cuir.
Autrement, méthode ancienne : papier de soie appliqué sur l’ouvrage donc entre lui et le pied. On piquait comme ça, le papier de soie coûtait rien et glissait bien. Après couture, on déchirait le papier et on le jetait. Toujours le même principe : faciliter le travail de la griffe
En l’absence de pied entraînant ou accompagnant, il faut donc se débrouiller pour que le pied freine moins (téflon, pied roulette, pied à rouleaux, papier de soie ou même pulvérisation de silicone non tachant mais pas bof, très écolo). Il devient alors possible d’adoucir la griffe en la ponçant ou encore en lui collant une faible épaisseur de cuir dur retourné (velours en haut) et éventuellement aussi de la rentrer un peu. Sur une machine canon, il faudra alors probablement meuler le trou de vis de la griffe avec une lime diamant ou une fraise carbure car l’acier est très dur.
Bonne journée !
Q : Bonjour,
Merci pour vos précieuses informations qui vont vraiment m’aider au quotidien. Passez de bonnes fêtes. Julien
Max & Shed